• La première fois

     

    Sous la couette j'attends le sommeil en lisant un roman : "Le gang de la clé à molette", qui est décrit ainsi : "Dénonciation cinglante du monde industriel, hommage à la nature et hymne à la désobéissance civile".

    C'est de la littérature dite subversive des années 70, made in USA. J'accroche pas vraiment. Le style de l'écriture genre cow boy décontracté pourrait me déranger mais c'est autre chose. Certes il y a une histoire et même depuis quelques pages un certain suspens. Mais j'ai l'impression que l'auteur n'a pas grand chose à dire : une impression de vide s'en dégage et c'est assez désagréable pour gâcher un tantinet la lecture.

    Toutefois, et c'est l'objet de cette présente missive, une chose m'a marqué ce soir et participe sans doute au fait que je n'arrive toujours pas à dormir alors qu'il est 1h30 du matin, une heure où habituellement je repose en paix.

    La belle nana bien roulée qui fait logiquement partie de l'histoire se fait finalement baiser par le gars le plus hirsute, brutal et grossier de toute la bande.

    Pourquoi ? parce qu'il n'a pas froid aux yeux, prêt pour l'aventure, et assez revêche pour ne pas s'appitoyer devant ces beaux seins, ce beau cul, cette belle bouche, comme le font les deux autres crétins de l'équipe, salivant sans retenue devant cette exposition de chaire sensuelle.

    Et là je me suis reconnu. Le gars un peu moite qui fait le beau toutou devant sa nana tout pétrie de belle peau. Alors j'ai senti soudain pourquoi il était peut-être difficile pour elle de me désirer. Moi qui quémande, moi qui ait peur, moi qui suis fragile, moi qui suis blessé, moi qui n'ose pas , moi qui demande l'autorisation.

    Ma copine aime bien se faire prendre par derrière en disant "baise moi fort, plus fort". Il est vrai.

    Pourtant les préliminaires sont laborieux et souvent quand je l'embrasse et désirant, elle reste froide et attend. je ne sais quoi.

    Sans doute pas que je la prenne sans ménagement comme le crétin hirsute, en la traînant par terre et la traitant de trainée. Enfin c'est envisageable mais pas en guise de préliminaires.

    Peu importe, je n'ai pas vraiment la carrure du mec viril qui fonce vers le danger peu importe les conséquences et qui préfère ses packs de bières aux belles cuisses d'une princesse.

    Je suis le genre qui assumme mollement son désir de domination et qui attends de sa partenaire un genre de collaboration d'égal à égal : que le désir s'entretiennent à deux.

    Et je suis faible. Je l'admets sans souci et c'est peut-être ça le souci : je ne vois pas pourquoi je serais moins désirable pour cela. Mais en lisant ce passage où l'hirsute fait craquer la belle, je me dis : "si tu veux que ta copine te désire, faut arrêter les conneries et devenir un adulte fier et courageux."

    pas une lopette qui se plaint et qui devient rancunière dès lors qu'elle se sent rejetée.

    Voilà.

    C'est tout pour ce soir.

    Ma copine je la vois demain et il est tout à fait possible qu'elle me dise : "je ne veux plus de toi". Une rupture quoi.

    J'ai compris beaucoup de choses depuis ces deux années que je la fréquente. Beaucoup de choses dont je ne sais pas vraiment quoi faire et qui ne m'ont pas forcément aidé à devenir meilleur. Comme ce que je viens de réaliser ce soir sur le courage et la faiblesse. Devenir courageux... damned.

    Si les porno étaient de meilleur qualité, le célibat m'irait peut-être...



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