• Cher Saint Valentin,

    L'autre soir nous avons fait l'amour, ma compagne et moi. Cela faisait sans doute un mois que ça n'était pas arrivé. Des disputes et mon voyage à Lille explique cette abstinence involontaire. Après l'excitation et la jouissance, elle s'est effondrée en larme constatant son impuissance à prendre du plaisir en ma compagnie en étant connecté à moi. Elle a le sentiment que je ne suis pas à l'écoute, que nous sommes à la recherche de choses différentes, que mon désir est trop fort. Somme toutes des choses qu'elle m'a souvent dite pour expliquer sa réticence à faire l'amour. Mais pour la première je n'étais pas désigné comme le responsable de cette situation. De part ses larmes et son intention de venir vers moi se confier, sans rancune, j'ai senti de la complicité et la volonté d'aller chercher aussi en elle les raisons de notre embarras.

    Je me suis senti vraiment soulagé d'une telle intention protectrice et confiante.

    C'est un drôle d'amour que je fête en ce jour, mais il me plaît de le nommer.


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  • Une brève présentation :

    Après une jeunesse passée sur la côte d'azur, j'ai emmenagé à Lille pour plusieurs années. Je m'y suis formé et forgé un caractère d'adulte. J'y ai rencontré la plupart de mes fidèles amitiés.

    A 30 ans, j'ai décidé de quitter cette ville pour prendre la route avec l'idée de me poser quelque part, un jour, à la campagne.

    Deux ans plus tard c'est chose faite en compagnie de deux couples qui comme moi ont choisi de quitter Lille.

    Nous nous installons en Aveyron en 2010, dans une petite ferme que nous avons acheté ensemble.

    Une dernière personne nous rejoint une fois sur place : l'aventure peut commencer.

    En 2013 elle n'a toujours pas cessé.

    Je me propose par le biais de ce journal de relater mon quotidien, mes joies et mes doutes concernant cette aventure.

    Comment des citadins habitués aux lumières des métropoles, des gens qui ont appris à lire des livres et tapoter des ordinateurs, se retrouvent à manier la pioche et la bêche, à cultiver des carottes et construire des cabanes dans une campagne profonde.


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  • Mon amie à qui je confesse que ma vie campagnarde me laisse sur ma faim concernant l'activité cérébrale, me réponds :

    "tu n'as qu'à écrire une sorte de journal de bord, comme les explorateurs au siècle dernier : qui rassemble aussi bien les problèmatiques techniques du travail à la ferme que tes réflexions sur votre démarche collective du passage de la ville à la campagne."

    Elle ajoute : "Tu publies l'ouvrage et ainsi tous les hippies désireux de quitter la ville pour une vie meilleur achéteront ton livre. Ils sont nombreux."

    Sans parler des anarchistes.

    C'est une bonne idée.


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  •  

    "la nostalgie est le sentiment le plus malfamé, le plus intolérable aux yeux de la majorité des représentants de la culture actuelle ; non pas tellement parce qu'elle implique un état d'âme passif, débilitant, mais parce qu'elle suppose un rapport avec le passé - avec les potentialités que le passé contenait et qui n'ont pas été réalisées, avec les promesses qui n'ont pas été tenues. C'est comme si l'on voulait éliminer toute relation entre l'émotivité (ou le désir) et la pensée ; celle-ci avancerait toute seule, automatiquement (il suffit d'allumer l'ordinateur, de mettre la machine en route)." commentaire de La Porta sur la pensée de Bellocchio.

    Extrait de "Nous sommes des zéros satisfaits" de Bellocchio - Edition EDN :

    Le sens commun ne conçoit pas les principes séparés des faits. Si, par exemple, la grande majorité des dépositaires d'une doctrine, des ministres d'une religion, agissent en contradiction avec les principes de la doctrine ou de la religion qu'ils prêchent, pour le sens commun cette doctrine, cette religion n'existe pas. Avant la légalisation du divorce, il était de notoriété publique que l'Eglise annulait les mariages moyennant finance, autrement dit que, dans la pratique, elle admettait le divorce mais seulement pour les riches. Ainsi, quand le divorce devint un droit pour tous, le sens commun jugea la réaction de l'Eglise et la campagne référendaire pour ce qu'elles étaient : une imposture.

    (...)

    On assimile presque toujours le sens commun au conformisme, au préjugé, et le mot est devenu synonyme d’aplatissement des valeurs. Ce n’est pas faux. Le sens commun mérite pourtant d’être réévalué dans sa dimension de pensée concrète, de réalisme, d’exigence d’un rapport clair et cohérent entre le discours et les actes, contre les idéologismes et les abstractions indues. Cela pourrait sembler évident. Ne vivons-nous pas dans un monde désormais complètement sécularisé, désenchanté, laïcisé ? Admettons. Je vois néanmoins que des millions et des millions de gens, des plus ignorants au plus cultivés, persistent à feindre qu’il existe un lien étroit, une continuité, entre les Évangiles et le christianisme réel, entre la pensée de Marx le centralisme bureaucratique policier, entre le culte de la liberté et la rapine. Un tel, à Rome, prétend être le « vicaire du Christ ». Tel autre, à Washington, invoque la protection divine pour affamer, terroriser et tuer. Les mêmes opérations, à Moscou, sont appelées « être fraternel ». Dans les salles d’audience, on continue d’afficher la maxime « la loi est la même pour tous », tandis qu’au milieu des buffets campagnards et des bouteilles de vin on chante Bandiera rossa et l’Internationale. Pour ne rien dire du vertigineux commerce au détail de mots comme « amour », « générosité », « solidarité », « morale », « révolution », « courage », « compassion », « poésie », « Art »...


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  • Si j'essaie d'imaginer une relation idéale, c'est assez simple : cette envie commune de se retrouver dans la chaleur sécurisante du désir et de l'affection. L'attente confiante et fiévreuse des retrouvailles, quand le jour se lève, quand la nuit s'impose, quand les contingences du moment sont remises à plus tard, quand l'éloignement s'efface où que la voyage prend fin. La légèreté de la rencontre sans cesse renouvelée.

    Je vois aussi de longues discussions patientes et profondes sur les choses obscures et lumineuses qui nous traversent.

    sa réponse : "je ne veux pas d'une relation sécurisante. Tant que tu chercheras chez moi la sécurité, je fuierai. C'est peut-être de ça dont on doit parler. Si tu cherches la sécurité, tu cherches une mère ou un père mais pas une femme... De même pour moi. confiance donc..."

    je reste coi


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